lundi 29 mars 2010

Comment être Américain - partie 1: la bande annonce



Au cours des prochaines semaines, je vais vous apprendre à être "Américains". Parce qu’après tout c’est ce que nous rêvons tous de devenir. N’est ce pas ?

Peu importe les pays, anglophones ou pas, d’Europe, d’Asie ou d’Amérique du Sud, les films américains connaissent un énorme succès, bien souvent supérieur à celui rencontré par les films nationaux dans leurs pays respectifs.

La majorité des stars internationales de cinéma doivent leur renommée mondiale à leur présence dans un produit d’Hollywood ou à une nomination/victoire aux Oscars.

L’explication ne peut pas être simplement que les films US sont tous meilleurs que les autres. Pourquoi alors ? Les réponses sont multiples, la bande annonce est l’une d’elles. Oui, la bande annonce. Il y a juste quelque chose à propos de ces bande annonces qui fait la différence.

Bien sûr, il y a la voix-off caverneuse qui rend même les plus grandes banalités excitantes. (DANS UN MONDE OU TOUT LE MONDE LUI MENT… COMMENT SAURA-T-IL QUI LUI DIT LA VÉRITÉ ?).

Il y a aussi le récent hit du top50 qui est utilisé pour qu’au cas vous n’aimiez pas ce que vous voyez, le film soit au moins associé à quelque chose que vous aimez entendre –ou plutôt que la radio et les TV vous ont martelé sans cesse depuis des semaines.

Il y a le rapide enchainement des images qui vous fait croire qu’il se passe forcément quelque chose d’excitant vu que tout est en train de bouger en permanence.
Surtout, les majors US s’assurent qu’à la fin du "trailer", vous sachiez vraiment de quoi parle le film. Parfois des films entiers sont réécrits et certains même ne sont jamais produits parce qu’il ne pourraient pas être résumer par un simple clip de 150 secondes susceptibles d’attirer les foules.

Car c’est cela le but du jeu : attirer le public. Par tous les moyens. Alors on fait ce que j’ai déjà énoncé plus haut, mais on montre aussi tous les meilleurs moments du film. Tant pis pour le mystère, s’il y en a pas assez (de bonnes scènes) on peut également révéler un twist si besoin est (hello, Terminator IV et Sam Worthington qui en fait n’est pas humain). Et si le client se sent volé d’avoir vu un film médiocre dont la bande annonce montrait les seuls éléments dignes d’intérêt ? Ce n’est pas grave.

Vous ne me croyez pas ? Laissez moi vous raconter une histoire, en dépit de ma mémoire approximative. Il y a quelques mois de cela, un responsable du marketing d’une des majors est venu parler devant l’une des mes classes. Une fille –plutôt mignonne d’ailleurs - lui posa la question suivante : "Ne trouvez vous pas qu’il est dommage que beaucoup de bande annonces aujourd’hui montrent plus qu’il ne faut et ne laisse plus de place à l’effet de surprise, au mystère? Je suis allé voir XYZ récemment et je me suis rendu comte que la bande annonce était plus un résumé du film qu’autre chose."

La réponse - plutôt drôle - de notre ami du marketing ? "Excusez-moi, mais voici ce que je vous ai entendu dire: Blah, blah, blah, blah, blah, blah, je suis allé voir XYZ, blah, blah, blah, blah, blah, blah. Vous avez payez pour allez voir le film, ma mission est accomplie et mon boulot s’arrête là. Ce qui se passe après n’est pas mon problème."

Il a raison après tout. Vous ne pouvez pas être remboursé. Qu’est ce que vous allez faire ? Ne plus jamais regarder un film pendant le reste de votre vie ? J’aimerais bien voir ça.

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