vendredi 26 février 2010

DVD de la semaine: Le dîner de cons



On ne peut pas faire plus simple, et par conséquent mieux. Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) et ses amis invitent des cons à diner chaque mercredi et prennent un malin plaisir à élire le "con de la soirée".

Malheureusement, ce mercredi en question, Pierre a un lumbago. Il se retrouve coincé dans son appartement accompagné de son con, François Pignon (Jacques Villeret).

Et ce n'est pas la fin des ses problèmes. Pierre essaie de reconquérir sa femme qui vient de le quitter, avec "l'aide" de François qui va démontrer au fil de la soirée son statut de CHAMPION DU MONDE.

lundi 22 février 2010

Maman, comment on fait des mauvais films?



Si vous prenez un jour un cours sur l’industrie du cinéma ou la distribution, il y a une chose que vous allez souvent entendre ; bien qu'il n'y a que l'argent qui compte, personne n’a comme intention de faire un mauvais film. C'est vrai. Personne ne se lève un matin et décide de passer les 3/6/12 prochains mois de sa vie à travailler sur quelque chose dont il aura honte une fois que le monde entier posera les yeux dessus. Néanmoins, cela n’empêche qu’il y a beaucoup de gens qui vont se coucher le soir en sachant qu’ils ont plus de chances d’obtenir un Gérard qu’un César.

Que se passe-t-il donc dans les couloirs des studios entre les premiers mots écrits avec optimisme sur une feuille blanche (plus exactement un nouveau fichier Final Draft) et la première projection qui vous fait comprendre que vous venez de jeter quelques millions d’euros ou de $ par la fenêtre?

La star-ocratie
Comme le dit Ari Gold, le légendaire agent de Vincent Chase dans un épisode d’Entourage, « sans Vince, ce scénario n’est qu’un tas de morceaux de bois avec des mots dessus ! ». Traduction : les remettants aux Césars ont beau dire que le scénario est essentiel pour un film, si un script -aussi bien écrit soit-il- n’attire pas l’intérêt d’un acteur ou réalisateur avec un minimum de renommée, personne n’est prêt à financer le film. À première vue, cela semble tout à fait logique. Si Luc Besson, Dany Boon, ou bien d’autres sont intéressés par un projet, c’est que ça en vaut forcément la peine, pas vrai ? Faux. La principale qualité d’un acteur, c’est de faire semblant. La principale qualité d’un réalisateur, c’est de savoir quoi faire d’une caméra. La capacité à reconnaître un bon script quand ils l’ont devant les yeux est plus qu'optionnel pour beaucoup d’entre eux (surtout chez les acteurs). Résultat : vous obtenez Angel-A, De l'autre côté du Lit ou encore Iznogoud.

L’idio-cratie
Je ne vous explique rien de nouveau en vous disant qu’un film n’a pas besoin d’être intelligent pour avoir du succès. Après tout, le monde n’est pas exclusivement peuplé de docteurs en physique nucléaire. Et The Hangover (peu importe comment ça s’appelle en français) a bien montré qu’il est possible d’avoir un bon film sans s’adresser à des professeurs d’université. Malheureusement, un problème se pose devant des producteurs qui eux ne sont pas bêtes ; quelle est la limite acceptable de stupidité à ne dépasser ? Parce que si vous ne faites attention, vous vous retrouvez avec Miss March, Year One, ou Rrrr

Le merchandising (merchandising-ocratie ne sonnait pas très bien, donc j'ai préféré uitliser un vrai mot)
C’est simple, plutôt que de faire un vrai film (ce qui trop compliqué à faire) vous collez bout à bout environ deux heures de jolies images colorés et ensuite vous vendez des jouets, des bandes dessinés, des T-Shirts, des portes clés, des casquettes, une nouvelle attraction dans un parc…
Voir Transformers, GI Joe, Star Wars : La Menace Fantôme, Taxi 4, Aterix aux Jeux Olympiques, Land of The Lost
À venir: Monopoly le film, Barbie le film, Transformers 3

Malheureusement, la seule vraie solution pour empêcher ces films d’être produits serait que le ridicule tue. Mais d’après mes informations, Michael Bay n’est pas mort; il est même un homme très riche. Et les producteurs de Land of the Lost (un film qui a perdu des dizaines de millions de $), quant à eux, sont aussi toujours vivants et se disent qu’ils auront plus de chance la prochaine fois.

Ça ne s’arrêtera donc jamais?
Apparemment, non.

vendredi 19 février 2010

DVD de la semaine: 2 Days in Paris



J'étais sur le point de parler d'un tout autre film, lorsque que j'ai lu que Julie Delpy s'apprêtait à réaliser 2 Days in New York, la suite de son tout premier film.

2 Days in Paris suit un couple franco-américain (Marion et Jack) lors de son bref séjour dans la capitale française, après un long voyage à travers l'Europe.

Cette petite escale anodine tourne doucement au cauchemar quand Jack découvre que Marion est toujours en contact avec ses nombreux ex, et que certains d'entre eux n'éprouvent d'ailleurs aucune gêne à lui raconter les aventures passées avec elle.

Jack doit en plus de cela faire face à une belle-famille un peu spéciale, dans laquelle les parents possède une certaine obsession pour le sexe.

Et pour arranger les choses, ne parlant pas français, Jack doit aussi faire face à la barrière du langage.

note: après avoir retourné le web pendant une demi-heure, je n'ai pas trouver de version originale sous-titrée de la bande annonce du film (le film, par contre, est disponible en français.

lundi 15 février 2010

Quoi de neuf, Henri?



De temps en temps, je vais faire une pause en ce qui concerne les articles et vous tenir au courant de ce qui se passe derrière le rideau du blog quand vous avez le regard ailleurs.

1. Très heureux de voir que la page Facebook du blog compte maintenant plus de 700 fans. 7 étant mon numéro favori, le prochain objectif n’est pas 1000 mais 7000 fans. Et pour ça, j’aurai besoin d’un peu (beaucoup) d’aide. Alors, n’hésitez pas et invitez tous vos amis passionnés de cinéma comme vous et moi. Peut-être, je dis bien peut-être, qu’il y aura une grosse (traduction: petite) récompense pour celui qui rassemblera le plus de personne.

2. J’aurai très bientôt le plaisir de vous donner des infos toutes chaudes sur mon premier film. Ne vous éloignez donc pas trop longtemps de votre ordinateur…

3. Simultanément, je suis déjà en pleine écriture de ce qui sera – je l’espère - mon quatrième film. 4 à 5 années d’avance, si ça ne s’appelle pas de la planification…

4. Après les demandes incessantes d’une certaine CC, fan de la 1ere heure, j’essaierai plus souvent de parler de cinéma français. Promis. D’ailleurs, si vous souhaitez que je parle d’un sujet en particulier ou me poser une question, gardez-le pour vous. Je n’ai ni le temps, ni l’envie de vous répondre.

5. Je me suis toujours demandé à quel moment l’écrit ne parvient plus à transmettre le second degré. Pas vous ?

6. J’aimerais beaucoup pouvoir montrer ce que je sais faire le mieux à travers des vidéos comme certains de mes amis de lycée ou d’université. Mais quelque chose me dit qu’une vidéo de moi tapotant sur un ordinateur pendant plusieurs heures au milieu de la nuit ne produirait pas le même effet.

7. La solution serait peut-être de faire des podcasts audio avecla voix-off de Pierre Bellemarre ou Morgan Freeman... Ou alors des danseuses exotiques? Quelqu'un a une suggestion?

vendredi 12 février 2010

DVD de la semaine: Before Sunset



La St Valentin est dans deux jours. Je sais, c'est déprimant. Il était donc inévitable que je parle de Before Sunset, l'un des meilleurs films romantique de ces dernières années.

Céline et Jesse ont passé une soirée mémorable ensemble à Vienne(Autriche) il y a 9 ans de cela (dans Before Sunrise en 1995). 9 ans plus tard, Jesse est devenu un écrivain à succès et donne une interview lors d'une séance de dédicace dans une librairie parisienne. Le sujet de son livre, vous l'avez deviné, la soirée qu'il a passé avec une inconnue qu'il n'a pas revu depuis. Céline retrouve sa trace et de "faire un tour" du côté de la librairie.

La suite? Pour ceux qui n'aiment pas, c'est 80 minutes des personnes qui parlent sans arrêt et ne font rien d'intéressant (traduction: pas de sexe à l'écran).

Pour les autres, c'est un excellent film qui aborde les sujets des amours ratés, du destin, la recherche du bonheur...

À vous de choisir votre côté. Moi j'ai déjà choisi le mien.



Réalisé par Richard Linklater. Avec Ethan Hawke et Julie Delpy. 2004

lundi 8 février 2010

Qui a peur d'Internet?



La semaine dernière, je concluais mon post sur le piratage en rejetant une partie du blâme sur les studios qui en dépit de leurs imposantes campagnes marketing en ligne, sont plus que réticents à commercialiser leurs films sur ce médium.

Tout le monde s’accorde pour dire que l’avenir de l’industrie sera dans la distribution en ligne et la "sortie simultanée" (salles, DVD, Internet). Pourtant chaque membre de l’industrie s’observe en attendant qu’un autre fasse le premier pas, histoire de voir s’il s’en sortira indemne. Un phénomène qui s’explique par 3 choses.

1. La peur des propriétaires de salles

Leur position est catégorique. Si vous portez atteinte à leur fenêtre d’exclusivité (4 mois dans la plupart des pays), vous pouvez dire au revoir au futur de votre partenariat avec eux. Et jusqu’à nouvel ordre, il n’existe pas de meilleur moyen d’amasser autant d’argent en aussi peu de temps ailleurs qu’en salles (je pense que James Cameron et 20th Century Fox sont d’accords avec moi). De plus, pour rendre les salles encore plus indispensables, la plupart des revenus annexes (TV payante et gratuite, avions, hôtels) sont habituellement calculés en pourcentage des revenus aux box-office. Donc, jusqu’à ce qu’ils soient d’accords pour lâcher du lest en terme d’exclusivité (traduction: jamais), ce n’est pas demain qu'un grand nombre de films auront une sortie simultanée.

2. La peur du changement

C’est vrai que ce serait formidable de distribuer un film simultanément à travers le monde, qui plus est à un coût considérablement moindre. Tous les dirigeants de studios sont d’accord là dessus. Mais en attendant que vous leur montriez un document Excel garantissant des revenus similaires à ceux qu’ils obtiennent dans le système actuel, ils préféreront rester la victime des pirates et se plaindre auprès de leur gouvernement. Après tout, Avatar (le film le plus piraté au monde, malgré la 3D) a fait pareil et s’en est bien porté, merci. Et puis s’il faut s’adapter à des revenus potentiellement inférieurs (combinés à des coûts plus que proportionnellement inférieurs) en réduisant les budgets de productions de films et les dépenses de fonctionnement, qui demandera à Will Smith, Angelina Jolie, Amy Pascal et Tom Rothman (patrons de Sony et Fox) de réduire leurs salaires de quelques millions et/ou d’utiliser moins souvent le jet privé de l’entreprise ? Pas moi.

3. La peur des spectateurs

C’est formidable tout cet argent que gagnent Netflix, Amazon ou Allociné - avec des films sortis il y a plusieurs mois - et ces jolis sondages qui disent que les "vrais gens" (groupe dont je ne fais apparemment pas partie, n’ayant jamais été sondé pour quoi que ce soit) veulent avoir accès à plus de films de façon légale. Mais comme St Thomas, beaucoup de membres de l'industrie attendent de voir des films sortir directement en ligne et être de véritable succès avant de le croire. Après tout, rien ne garantit qu’une fois une copie de bonne qualité disponible sur un torrent, ces "vrais gens" plein de bonnes intentions ne se contenteront pas d’en profiter gratuitement. Rien ne garantit non plus que les inconditionnels de torrents acceptent de rompre avec leurs bonnes habitudes et de payer pour voir ce qu’ils avaient l’habitude de voler auparavant.

Toute cette réticence à embrasser la distribution est ligne est dû à une chose : la PEUR. Celle de l’avenir et de l’inconnu. Des personnes dont la carrière (et surtout le train de vie) a reposé sur un système particulier n’accepteront de le changer qu’avec le couteau sous la gorge (exemple : musique, automobile). Heureusement, le changement arrivera (inévitablement) de l’extérieur du système en place par des personnes qui n’auront rien à perdre et tout à gagner.

Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus

vendredi 5 février 2010

DVD de la semaine: 7h58 ce samedi là



On est vendredi aujourd'hui. C'est donc l'heure du DVD de la semaine.

Il était à peu près 1h du matin la première fois que j'ai vu ce film en 2007, dans une vieille salle de cinéma de Pasadena dans laquelle devaient se trouver environ 7 spectateurs, mes deux amis et moi inclus. C'est vous dire à quel point mes attentes n'étaient pas élevées avant la projection.

Et pourtant 7h58 ce samedi-là (aussi appelé Before The Devil Knows You're Dead) fut une excellente surprise. Intense, plein de suspens, superbement filmé. L'histoire consiste en une série de flashbacks et flashforwards expliquant les causes et les conséquences dramatique du braquage de la bijouterie de leurs parents par deux frères aux besoins financiers pressants. En bonus, Marisa Tomei (The Wrestler)passe la moitié du film en petite tenue, pour ceux que ça intéresserait.

J'aimerais vous donnez plus de détails mais ce serait difficile de le faire sans "gâcher" le film pour vous. Et la bande annonce le fait déjà bien mieux que moi.

Réalisé par Sidney Lumet. Avec Philip Seymour Hoffman, Ethan Hawke et Marisa Tomei.

lundi 1 février 2010

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Pirate Internet



La semaine dernière je parlais de voter avec son porte-monnaie pour que les studios cessent de distribuer des films médiocres (restons polis) pour la bonne et simple raison qu’il y aura toujours des gens pour les voir.

J’avais également rajouté que ce n’était pas un encouragement à tous les pirates qui sévissent sur Internet et essaient de faire croire qu’ils ne font rien de mal. À les écouter se défendre lorsque la presse les interroge, on serait presque tenté de leur remettre une médaille pour service rendu à la Nation, et de ratifier la Déclaration des Droits de l’Homme et du Pirate Internet par la même occasion.

Pourtant aucun de leurs arguments (en apparence raisonnables) ne tient la route :

1. La Culture est un service public et devrait idéalement être gratuite.
C’est vrai que les artistes tendent parfois (souvent) à s’accorder plus d’importance qu’ils en ont. Mais restons raisonnables, la musique et le cinéma ne sont pas comparables à la santé et à l’éducation en terme de nécessité. Et malgré leur nécessité absolue, chacun se doit de payer (directement ou par les impôts, sauf pays pétroliers) pour avoir accès à ces services. Et il ne vous viendrait jamais à l’idée de demander qu’un docteur, un professeur, ou un policier travaille gratuitement en raison de la noblesse de son activité. À ce propos, je voulais vous dire que chacun de nous contribue à sa manière à l’intérêt général. Et si on se proposait tous de travailler gratuitement ? On aurait un peu de mal à survivre, mais l’intérêt général ne s’en porterait que mieux.

2. La plupart des films récents sont de qualité inférieure.
Il s’agit d’une opinion que je partage entièrement. Mais encore une fois, on va tous mourir un de ces jours. Alors pourquoi perdre votre temps avec des films (2 heures de votre vie) qui ne vous intéresse pas et selon vous ne valait pas la peine de dépenser quelques euros (en ligne ou en salles)?

3. Les majors, les stars de cinéma gagnent trop d’argent.
Un total non-sens de démagogie. Remettons les choses dans leur contexte. 20 millions de $ par film c’est beaucoup. 10 millions d’euros pour courir après un ballon c’est beaucoup aussi. Mais soit ça ne vous intéresse pas le moins du monde et logiquement vous ne contribuer pas à remplir le portefeuille de ces acteurs, réalisateurs, footballeur ou basketteurs, soit ça vous intéresse (de près ou de loin) et c’est illogique dans ce cas de ne pas récompenser quelqu’un qui fournit quelque chose qui a de la valeur pour vous.

4. Je ne fais que partager ce que j’aime avec mes amis.
Il est parfaitement légal de prêter un film à un ami, voire plusieurs (le fameux cercle privé auquel font référence les inscriptions au début d’un DVD). Mais ne nous prenons pas mutuellement pour des imbéciles. Je ne suis pas un fanatique de Facebook et MySpace, et j’ai près de 500 « amis » malgré tout (un goutte d’eau en comparaison à d’autres). Je sais qu’on aime tous avoir l’impression d’être populaire mais personne ne possède un cercle privé de plus 500 personnes qui exige de publier l’adresse d’un torrent illégal sur sa page Facebook.

La seule raison valant la peine d’être avancée, et surtout qui engage la responsabilité des studios est qu'aucun moyen légal n’est rendu disponible par les détenteurs des droits d’auteurs.

On en parlera plus en détail, mais il faudra être patient et attendre la semaine prochaine.

Quoi, je vous manque déjà? Ne vous inquietez pas. Je reviens bientôt.