lundi 28 décembre 2009

Le film africain de l'année 2009

2009 tire à sa fin, il est donc l'heure pour Quartier Boz'art de décerner la distinction de film de l'année à District 9. Il est vrai qu'on pousse le bouchon un peu loin mais après tout le réalisateur est sud-africain (Neil Blomkamp) et les évènements se déroulent en Afrique du Sud, alors que demander de plus?



Libre à vous de commenter pour exprimer votre désaccord avec ce choix et/ou votre préférence pour un autre film.

mercredi 23 décembre 2009

The SelfHelpless Movie



Étant constamment à la recherche de nouveautés en matière de cinéma, qu’il s’agisse de nouveaux films, réalisateurs, producteurs ou même de nouveaux systèmes de distribution, j’ai récemment fait la découverte de The SelfHelpless Movie, un film américain indépendant au micro budget de 9 500$ qui sortira en Janvier 2010.

Rassurez-vous, je ne suis pas en train de faire de la publicité déguisée pour ce film avec lequel je n’ai aucune attache. D’ailleurs, sur la base de la bande annonce que j’ai pu voir, j’irai même jusqu’à vous déconseiller de le regarder. Par contre, ce qui est fort intéressant en ce qui concerne cette production, c’est son mode de distribution. En effet, The SelfHelpless Movie sera disponible au milieu du mois de Janvier prochain sur Bit Torrent et pourra être télécharger sans aucune limite pendant une semaine entière et ce n’est qu’un mois plus tard que le film pourra être acheté en DVD sur le site internet du film, sur Amazon et sur I Tunes.

Les producteurs expliquent leur démarche par le fait qu’ils tiennent a démontrer que non seulement les pirates qui utilisent les sites de Torrent sont une cible légitime de la population qui se doit d’être considérée par les majors américaines mais qu’ils peuvent également crée un bouche à oreille suffisant pour générer des revenus annexes par la suite. Ainsi, une fois que vous aurez pu visionner leur film, les créateurs de celui-ci tablent sur le fait que le fan absolu que vous serez devenu achètera le DVD du film (à 20$ soit dit en passant), mais aussi la casquettes, le T-shirt et le porte-clés du film, ce qui leur permettra de renflouer leur caisses.

Quand il est vrai qu’après avoir vu un film qu’on a apprécié, on peut être favorable à l’idée de soutenir financièrement un artiste, il reste discutable d’envisager que ces recettes de merchandising seront suffisantes pour que ces producteurs indépendants puissent tirer un profit de leur investissement initial. (N’oubliez pas qu’un film au budget de 9 500$ a besoin de bien plus que $9501 pour ce déclarer un succès financier). Car le « non pirate » que je suis pense déjà que 20$ c’est beaucoup demandé pour un DVD, et préfère souvent acheter ses vêtements dans des magasins réellement dédié a cette occasion. D’ailleurs, les producteurs du film avouent eux-mêmes qu’ils pensent ne probablement pas pouvoir engranger de quoi de rentabiliser un projet qui jusque-la a occupé plus de deux ans de leur vie.

Personnellement, je me trouve divisé par l’envie d’applaudir une telle volonté d’innover de la part de ces producteurs et leur manque de plan viable pour le futur. Parce que lorsqu’ils sont interrogés sur la profitabilité future de leur film, ceux-ci rétorquent qu’ils ne se sont pas lancés dans cette aventure pour l’argent et qu’ils rejettent l’idée d’aller travailler avec Hollywood, mais que tout ce qu’ils souhaitent est que le film soit vu par le plus grand nombre gratuitement, et qu’une fois ce succès accompli « qui sait ce qui peut arriver par la suite ? ».

Sincèrement, lorsque quelqu’un se lance dans une entreprise aussi compliqué que la production d’un film et vous dit qu’il ne recherche pas a vivre de son œuvre mais aussi qu’il ne souhaite pas l’utiliser comme outil de promotion personnelle pour accéder a de plus vertes pâtures (comprenez Hollywood), il n’y a que deux options probables : soit il ment au public pour avoir une image d’artiste authentique non corrompu par le star system, soit il se ment à lui-même et vit d’illusions.
La réponse en 2010. En espérant avoir tort sur toute la ligne.

vendredi 18 décembre 2009

La pornographie, l'avenir du cinéma



Non, je n'ai pas encore complètement perdu la raison. Les faits sont là pour prouver que ce que j'avance.

Petit retour en arrière sur les années 80. Une nouvelle technologie permettant aux consommateurs d'enregistrer le contenu de films sur cassettes. Deux formats sont en conccurence, VHS et Betamax. JVC accepte que les producteurs de films X utilisent le format VHS pour leurs ventes quand Sony et Betamax refusent. Résultat: Bien que Betamax fut un format aux qualités comparables voire supérieures, VHS devient le format universel pour les cassetes vidéos. Les studios hollywoodien, qui jusque là étaient refractaires à cette nouvelle technolgies (Universal et Disney ayant intenté un proces à Sony et son Betamax à l'époque pour infraction des droits d'auteurs) finissent par suivre le mouvement devant le succès rencontré par le X en home vidéo au cours des années qui suivent.

Avec l'arrivée d'Internet au milieu des années 90, les producteurs de X ont encore une fois montré à leurs homologues plus conventionnels quel outil marketing formidable le web pouvait être pour promouvoir des films auprès des spectateurs où qu'ils se trouvent à travers le monde et à moindre coût. L'avènement du haut débit n'a fait que confirmé la tendance puisque l'industrie de la pornographie a explosé avec l'apparition d'un nombre incalulable de sites permettant le téléchargements et/ou streaming légal de films sur la toile alors que comparativement le cinéma plus classique n'en est encore qu'à ses balbutiements en ce qui concerne l'offre de VOD.

Egalement, le sort de la plus récente guerre des nouveaux formats DVD entre Blu-Ray et HDDVD n'a pas été décide par la consommation de X car les producteurs de films adultes se sont desintéressés du sujet, ayant déja bien compris que l'avenir était principalement dans le digital. Inversement, les studios américains et même français persistent dans leurs efforts de nous convertir au Blu-Ray, alors que les ventes de DVD/Blu-Ray sont en chute libre sur ces deux dernières années.

Bref, tout ca pour dire que si vous êtes un aspirant cinéaste/producteur, vous avez beaucoup plus de points communs que vous ne pensez avec vos collègues aux moeurs plus légères. Peu de gens sont prêts a se rendre en salles pour voir vos oeuvres, vous n'avez pas les moyens de dépenser des millions en marketing ou meme pour tourner vos films. Néanmoins vous trouverez des passionés dans le monde entier qui sont malgré tout interessés par le message que vous voulez faire passer à travers vos films (aimez vous les uns les autres pour les X et peu importe ce que vous pensez avoir à raconter).

Voilà, maintenant vous savez ou vous devrez regarder la prochaine fois aue vous voudrez savoir ou se dirige le cinéma de demain.
Et vous avez aussi une excuse toute faite si votre patron vous surprend sur des sites scabreux en pleine après-midi.

Merci qui?

samedi 12 décembre 2009

Chérie, qu’est ce qu’on regarde ce soir ? Un film ou un film ?



Pour ceux qui ne le savent pas, Redbox est un service de location de films, crée en 2003, qui a causé beaucoup de remous auprès des studios d’Hollywood ces derniers mois. Son fonctionnement est le suivant.
Vous allez sur le site web de Redbox sur lequel vous pouvez sélectionner les films de votre choix. Une fois cela fait, il ne vous reste plus qu’à récupérer vos DVD dans l’un des 17000 kiosques Redbox (similaires a un distributeur de boissons) disséminés a travers le pays (en ayant évidemment le bon sens de choisir un kiosque situé près de chez vous). Cout de la transaction : 1$ par tranche de 24h.

Et c’est bien là ce qui chiffonne les studios. 1$ par film ? Dans ce cas, comment faire pour que les spectateurs achètent ces mêmes DVD au prix "raisonnable" de 25$ chacun ? Devrons nous revendre nos chalets a Aspen ? Devrons nous attendre le 21e anniversaire de nos enfants plutôt que leurs 16e, pour leurs offrir un 4x4 BMW ? Que faire ?
La réponse de certains distributeurs (Universal, Fox, Warner) a été d’exiger que Redbox n’offre leurs nouveaux films qu’un mois après leur sortie en DVD, pour éviter la cannibalisation des ventes. D’autres (Paramount, Disney) se sont contentés de toucher le gros chèque que les dirigeants de Redbox leurs versent pour avoir le droit de louer leurs films et se sont rendu a l’évidence qu’il n’y a pas grand-chose a faire.

Enfin si, il y a quelque chose a faire. Il est possible pour Universal et les autres de ne plus signer d’accord permettant à Redbox de louer leurs DVD une fois leurs contrats actuels respectifs terminés. Sauf qu’à l’heure actuelle dans ce secteur, les absents ont tort. Redbox n’est pour l’instant que 5e sur le marché de la location mais connaît la plus forte croissance du marché, plus forte même que Netflix (dont on parlera dans quelques semaines). Les absents ont torts par ce que les consommateurs sont trop heureux de s’offrir un film –peu importe lequel - pour la soirée à un si petit prix.

Et pour ca, les studios ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ce sont eux qui nous offrent continuellement du réchauffé depuis des années, entre les suites interminables, les remakes, les films inspirés de jouets pour enfants et les comédies romantiques dans lesquels la seul différence est que dans l’une d’elle c’est Sandra Bullock qui finit par trouver l’homme parfait en celui qu’elle méprisait au début du films, mais dans l’autre c ‘est Katherine Heigl qui joue le même rôle (si si, vous voyez très bien de quoi je veux parler).

Le résultat est que maintenant, les films ne sont pas plus différent qu’une simple matière première, comme du blé ou du pétrole qu’on peut vendre et acheter sur les marchés mondiaux à un prix unique, puisque identique à travers le monde. Quelle est la différence entre un baril de pétrole nigérian et un baril de pétrole saoudien ? Aucune, les deux ont la même utilité. Quelle est la différence entre un film Universal et un film Paramount ? Aucune, les deux ont la même utilité. Un DVD contenant environ 2 heures de son et d’images plus ou moins cohérentes.

mardi 8 décembre 2009

Suivez l’argent



Je suis de bonne humeur aujourd'hui, alors on va jouer à un jeu. Je vous laisse écrire le film de votre choix et je vous promets qu'on va le réaliser "à l'américaine". Et en plus, parce que je vous aime bien, vous aurez droit à 100% des profits venant de la diffusion en salles une fois que toutes les dépenses sont couvertes. Ça vous va?

Imaginons que vous avez un film au budget de 90 millions de $ qui rapporte 200 millions de $ en salles. Félicitations. Ça devrait représenter un beau gain. Pas si vite. Déjà, les salles de cinémas vous prennent approximativement la moitié de cette somme, parce qu’après tout, c’est elles qui diffusent les films.« Plus que » 100 millions, ce qui n’est pas si mal que ca, puis que le budget du film s’élevait à 90 millions. Pas si vite.

Le distributeur du film, qui bien souvent est également le studio l’ayant financé, prélève 30% de ce montant. Cela lui permet de payer ses factures d’électricité, son loyer, ses employés, ses dirigeants grassement payés ainsi que des notes de frais qui peuvent couvrir tout et n’importe quoi, allant de places pour le match des Lakers à l’achat de cocaïne et des prostitués, en passant par les diners pendant lesquels on négocie les contrats. Plus que 70 millions. Ça fait déjà 20 millions de moins que le budget. Pas si vite.

Les spectateurs ne se sont pas dirigés en salles par la simple opération du Saint-Esprit. Il a fallu de la publicité à la TV, dans les magazines, à la radio, dans la rue. Sans oublier les voyages pour les acteurs qui font la promotion de votre film a travers le monde. Et tout cela n’est pas gratuit, loin s’en faut. En fait, ce petit cirque a coûté environ 60 millions de $. Plus que -80 millions. Et on n’a toujours pas soustrait le budget. Pas si vite.
Dans votre gentil film, il n’y a pas que des inconnus. Il doit bien y avoir 1 ou 2 stars, plus un réalisateur réputé. Chacun à contractuellement droit à un pourcentage des recettes du film. Et a eux 3 combinés, le pourcentage est proche des 25% (certains acteurs/réalisateurs a eux tous seuls prennent 20% des recettes). 25% de 100 millions, ça nous fait 25 millions à retirer de votre total. Plus que -105 millions de $. Pas si vite.

Enfin, le budget de votre film – vous n’aviez pas oublié, j’espère - entre en jeu. 90 millions qui ramènent le total à -195 millions de $. Ah oui, et il faut rembourser les créanciers avec intérêts le budget qu’ils ont avancé. On va être gentil et dire que ca place la barre à peu près à -200 millions de $ et des poussières (de grosses poussières, en fait).
Évidemment, votre film sort à l’étranger également (luxe que n’ont pas les films français). On recommence la même musique, et si le film fait 200 millions dans le reste du monde, ca vous replace à environ -120 millions de $. Cette somme est à vous.

Ne me remerciez pas, c'est grâce à votre talent que tout cela a été possible. Vous préférez tout recevoir en une fois ou en plusieurs mensualités ?

dimanche 6 décembre 2009

"Invictus" film sur Nelson Mandela

La bande annonce du film (en VF) qui retrace le parcours de l'Afrique du Sud durant la Coupe du Monde de rubgy en 1995 et l'importance du role joué par Nelson Mandela cette année-là.

Il y à fort a parier qu'une nomination aux oscars pointe a l'horizon.

Réalisé par Clint Eastwood. Avec Matt Damon et Morgan Freeman.

vendredi 4 décembre 2009

Un petit court métrage en VO pour la route

Écrit et co-réalisé par Henri Melingui (Cameroun). Désolé pour les non-anglophones, mais il faudra passer votre tour en attendant la traduction...


mercredi 2 décembre 2009

L'adolescent de 15 ans

Ils le recherchent tous. Ils sont prêts a tout pour lui plaire. Ils feraient n’importe quoi pour attirer son attention. « Ils », se sont les studios de cinéma. Et pourquoi « ils » font tout ca ? Parce que c’est grâce à cet adolescent de 15 ans que vous pouvez amasser les millions d’euros ou de dollars, selon votre préférence.

Parce que quand vous plaisez a l’adolescent de 15 ans, vous plaisez aussi aux plus jeunes qui ont tous envie de ressembler a leurs grands frères plus âgés mais aussi aux adultes qui ont refusé de grandir et paieraient cher pour revenir en arrière (à croire que certains ont oublié ce que c'est vraiment que d'avoir 15 ans). Et lorsque vous additionner toutes ces personnes, ca fait beaucoup de monde a la fin.

Aussi, ce n’est pas très compliqué de plaire à l’adolescent de 15 ans :
Donner lui quelques explosions, des robots géants qui mènent une guerre « secrète » en détruisant des villes entières ou des filles qui n’ont eu le temps que d’enfiler leurs sous-vêtements avant de sortir de la maison et le tour est joué.
Et ne vous inquiétez pas si votre histoire n’a ni queue ni tête, l’adolescent de 15 ans est un rebelle qui n’aime pas réfléchir parce que c’est fatigant. De toute façon, le cerveau de l'adolescent de 15 ans a déjà été sévèrement endommagé par la pluie d’effets spéciaux qu’il a du subir pendant 2 heures et ne peut plus emmagasiner d’informations.

Et ce qui est génial, c’est que ca marche aussi avec les filles.
Je vous donnerai volontiers la recette, mais il vous suffit de regarder Twilight pour comprendre. En fait non, n’aller pas voir Twilight, demander juste a votre sœur/copine de vous en faire un bref résumé.

Mais vous savez quoi, il y a une bonne nouvelle. L’adolescent de 15 ans grandira, aura d’autres intérêts, et regardera en arrière en se demandant comment il a fait pour apprécier ces films (sauf s’il refuse de grandir et décide d’avoir éternellement 15 ans).
La mauvaise, c’est que tous les jours, toutes les 2 secondes, un bébé voit le jour. Et ces bébés –qui ne font pas 1m80(pour ceux qui suivent)- vous l’avez deviné, un des ces jours ils auront 15 ans.

Quand j’y pense, tout ce que je viens de dire se rapproche beaucoup de ces hommes qui se rapprochent de la trentaine et font toujours la sortie des cours de lycée plutôt que de fréquenter des femmes de leur âge. C’est plus facile de les attirer, et quand elles comprennent qu’il y a mieux pour elles, il y en a des plus jeunes qui arrivent pour les remplacer. ( Toute ressemblance avec des personnes réelles est bien entendu volontaire)