samedi 28 novembre 2009

La théorie du bébé d’1m80



Devant l’absence quasi totale de films d’Afrique francophone sur nos écrans (de TV comme de cinéma), les producteurs africains répondent que les financements sont très difficiles à obtenir que ce soit auprès des investisseurs africains ou européens. Les réalisateurs disent avoir besoin d’au moins 1 millions d’euros et souvent plus (2 ou 3 millions d’euros) pour boucler la production de leurs films et forcement les studios européens sont réticents à avancer des sommes qu’ils savent qu’ils auront un mal fou a récupérer sur des films qui ne s’adressent pas a leur habituelle cible de spectateurs. Pour leur défense, ils ont déjà assez de soucis avec leur propres films « grands publics » qui ne sont pas toujours les investissements rentables que l’ont peut naïvement croire.

Pourtant, quand on sait que le budget moyen d’un film américain est de 60 millions de $ est celui d’un film français d’environ 7 millions d’euros, le moins que l’on puisse faire c’est d’aider l’Afrique a développer ses films en lui prêtant ces sommes relativement peu élevées. Comment voulez-vous que des films africains de qualité comparables à leurs homologues occidentaux voient le jour sinon ? La réponse est simple : on n’accouche pas d’un bébé d’1m80.

Si les films occidentaux coutent ce qu’ils coutent, que Will Smith touche 20 millions de $ (plus 20% des recettes) et que les meilleurs acteurs français touche 800 000 euros par film, c’est parce que ces industries se sont développées pendant plusieurs décennies et que leurs croissances respectives leurs ont permises d’atteindre la taille qu’elles ont. (Note : Pour est plus exact, dans mon exemple, Hollywood devrait plutôt mesurer 2m20, et le cinéma français 1m 70, voire 1m60. Mais bon, passons). Je vois déjà ceux qui diront que c’est bien beau de dire ca mais malheureusement, qu’on le veuille ou non ca coute beaucoup d’argent de faire des films.

Sauf que ce n’est pas complètement vrai. Avec les progrès du numérique, il est possible de produire le même film pour dix fois moins cher. Et je doute que les tarifs des acteurs et techniciens basés en Afrique soient les mêmes que ceux de ce cher Will Smith. Sur le plan comptable, la rémunération des différents participants peut être également basée sur les profits futurs du film plutôt qu’entièrement incluse dans le budget initial. Cela laisse supposer évidemment que vous envisagez de tirer un profit de ce film (il faut bien manger). Sinon ce n’est pas d’investisseurs dont vous avez besoin, mais de mécènes.

Enfin, tout le monde sait que la qualité d’un film ne se mesure pas à la taille de son budget, il suffit de regarder un film de Michael Bay pour s’en convaincre. Comme beaucoup d’hommes ont dû l’entendre dans leur vie, ce n’est pas la taille (du budget) qui compte c’est la façon de s’en servir (de ce budget). Bref, tout ca pour dire que malgré les plus grands efforts, jamais personne n’accouchera d’un bébé d’1m80.

Par contre, on peut accoucher d’un bébé de 50 cm et le regarder grandir au fil des années.

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